Le grenier à docs du cachalot #4 - Au Cœur de l'Histoire : la découverte d'Uranus, Neptune et Pluton

Comme vous le savez, notre Système solaire compte huit planètes et en a même possédé pendant près d'un siècle une neuvième. Mais si les cinq premières planètes que sont Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne sont visibles à l’œil nu dans le ciel nocturne et donc connues des Hommes depuis la nuit des temps, ce n'est pas le cas des trois dernières, Uranus, Neptune et PlutonEn effet, celles-ci furent découvertes beaucoup plus tard par les astronomes lorsque les instruments le permirent. 

Derrière la science, il y a des Hommes et comme je n'ai pas de grande information à partager ces temps-ci sur ce blog, j'en profite pour faire une petite à place à Au Cœur de l'Histoire, une émission radiophonique sur l'Histoire que j'aimais beaucoup et qui revenait dans un numéro sur la découverte de ces trois dernières planètes du Système solaire.


Avec l'intervention d'Alain Cirou, rédacteur en chef du magazine d'astronomie Ciel et Espace, Franck Ferrand évoque en détail les péripéties qui accompagnèrent la découverte d'Uranus, Neptune et Pluton. 

Pour résumer brièvement l'Histoire sans vous gâcher le plaisir de l'écoute de l'émission : 
  • Uranus est découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel (1738-1822) le 13 mars 1781.
  • Neptune est découverte par l'astronome allemand Johann Galle (1812-1910) à partir des travaux mathématiques du français Urbain Le Verrier (1811-1877) le 23 septembre 1846.
  • Pluton est découverte par l'astronome étasunien Clyde Tombaugh (1906-1997) le 18 février 1930.  
Au-delà de la simple observation de ces nouvelles planètes, c'est toute une histoire qui les entoure et qui est absolument passionnante à suivre, faite de figures extraordinaires, de moments marquants et même de polémiques. La découverte de ces astres est donc une véritable aventure humaine. 

Comment fut découverte Uranus ? Quelle fut la spécificité de celle de Neptune ? Pourquoi Pluton est-elle aussi sujette à la polémique depuis 1930 ? Autant de questions qui sont abordées dans ce numéro d'Au Cœur de l'Histoire diffusé sur l'antenne d'Europe 1 le 22 octobre 2014. 


En espérant que cela vous intéressera, je vous souhaite une bonne écoute 😉 !


PS : on notera que l'émission revient uniquement sur Uranus, Neptune et Pluton, occultant au passage un événement important de l'étude des planètes au XIXe siècle. En effet, cent cinquante ans avant la polémique sur le statut de notre bonne vieille ex-neuvième planète, une semblable intrigue astronomique s'était produite. 

Pour résumer cela rapidement, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle la loi de Titius-Bode entendait prévoir la distance des planètes au Soleil. Suivant cette loi, il semblait manquer une planète entre Mars et Jupiter. Après de longues recherches, un objet fut finalement découvert à cet endroit par le chanoine sicilien Giuseppe Piazzi le 1er janvier 1801. La lacune entre Mars et Jupiter est comblée et tout le monde est content. Sauf que l'année suivante est découvert dans cette région un second objet, Pallas. Par la suite, deux autres petites planètes sont mises au jour entre Mars et Jupiter : Junon (1804) et Vesta (1807). 

Les astronomes de l'époque se montrent étonnés car là où l'on prévoyait la présence d'une planète, on en a trouvé quatre. Et minuscules de surcroît, puisque aucune d'entre elles n'offrait un disque à l'observation, même avec les meilleurs instruments disponibles à l'époque. Du fait de leurs différences notables avec les autres planètes connues, le célèbre astronome William Herschel proposa alors de les en distinguer en les regroupant sous le terme d'''astéroïdes". Si l'on connait la suite, la majorité des autres astronomes de l'époque préféra considérer cependant que ces quatre nouveaux objets sont bien des planètes, au même titre que les autres. Cela est d'autant plus accepté qu'aucun autre astre n'est découvert par la suite entre Mars et Jupiter. Le Système solaire de la première moitié du XIXe siècle compte donc 11 planètes : MercureVénusla TerreMarsVestaJunonCérèsPallasJupiterSaturne et Uranus. Quatre petites planètes, trois grosses planètes et quatre minuscules planètes entre les deux. Tout simple.  

Trois pages issues d'un manuel scolaire, vers 1844.


Cependant, cette belle image du Système solaire fut rattrapée par de nouvelles découvertes. En effet, contre toute attente, un cinquième objet, Astrée, fut découvert par un astronome allemand en 1845. Cela relança l’intérêt des astronomes pour ausculter cette région au peigne fin. Après la découverte de Neptune en 1846, deux objets furent mis au jour entre Mars et Jupiter en 1847-1848. Cela constitua le début d'une véritable avalanche qui ne cessa plus jusqu'à nos jours. A partir de 1849, le nombre de planètes connues augmente très vite et l'on se rendit alors compte que les petits astres entre Mars et Jupiter sont finalement très nombreux et que des centaines d'autres seront découverts à mesure que les instruments astronomiques s'amélioreront. Cela conduisit logiquement les astronomes à reconsidérer la proposition d'Herschel et à l'adopter : désormais ces petits astres seront classés sous le terme d'"astéroïdes", ce qui de fait les distingue clairement des huit planètes. 

Comme un dernier parallèle avec l'époque que nous avons connu au début des années 2000, la rétrogradation de Cérès, Pallas, Junon et Vesta demanda un peu plus de temps dans les esprits car ce changement avait aussi un impact sur la culture scientifique en elle-même et qu'il n'est pas aisé de changer quelque chose que l'on a tenu pour acquis pendant cinquante ans.  

A partir du milieu des années 1850, les astéroïdes furent donc rétrogradés du rang de planète. De la même façon que cela se passa un siècle et demi plus tard pour Pluton. 

L'émission de Franck Ferrand ne le mentionnait pas mais il me semblait important de rappeler ceci. 

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