La première lune extra-solaire vient-elle d’être découverte ?

En octobre 1995 était découverte la première exoplanète connue, 51 Pegasi b, par les astronomes Michel Mayor et Didier Queloz de l'observatoire de Genève. Depuis lors, un peu moins de 4 000 planètes furent mises au jour et révolutionnent nos connaissances sur les mondes planétaires. 

Une caractéristique que nous connaissons bien dans le Système solaire est la présence de satellites naturels autour d'un objet. En effet, en dehors de Mercure et Vénus qui en sont dépourvues, toutes les autres planètes possèdent des satellites, de Mars accompagnée de ses deux minuscules patates rocheuses Phobos et Deimos aux géantes ayant des ribambelles de lunes, en passant par notre bonne vieille lune. 

Devant leur nombre important dans le Système solaire et la facilité avec laquelle ces objets peuvent se former, on s'attendait à ce qu'il en soit de même dans les nombreux systèmes d'exoplanètes. Il y a cependant l’extrême difficulté de l'observation d'objets si petits et si lointains car les variations de luminosité sont si faibles qu'elles en sont indétectables avec la technologie actuelle. Cependant, une annonce récente pourrait déboucher prochainement sur la première découverte d'une lune hors du Système solaire. 


Remontons un instant en arrière. Voici un an, durant l'été 2017, était annoncée par des astronomes l'existence probable d'un satellite autour de la planète nommée Kepler 1625 b, distante d'environ 8 000 années-lumière de nous. Cependant, les données ne permirent pas de confirmer ce soupçon et l'hypothèse ne parvint pas à susciter l'adhésion de la communauté scientifique.

Une nouvelle étude vient ces jours-ci relancer l'idée. Deux astrophysiciens de l'Université de Colombia, Alex Teachey et David Kipping, estiment avoir trouvé des indices forts allant dans les sens de l'existence du satellite. 

Selon leur modèle, la lune de Kepler 1625 b (planète se trouvant dans la constellation du Cygne) retiendrait l'attention par ses caractéristiques physiques : l'objet graviterait à environ 3 millions de kilomètres de sa planète et serait d'un gabarit similaire à celui de Neptune. Il se pourrait donc que ce satellite soit une sorte de petite planète gazeuse. 

Cela pourrait avoir de grandes perspectives sur l'étude et la compréhension des systèmes planétaires qui recèlent des Jupiter chauds et les processus par lesquels un si gros satellite peut se former autour d'une planète. 

En effet, avec une taille semblable à celle de Neptune (environ 50 000 kilomètres de diamètre), l'objet pulvériserait le record du plus grand satellite connu détenu par Ganymède (environ 5 000 kilomètres de diamètre), la plus grosse lune de Jupiter. 

Il faut cependant garder à l'esprit que ce n'est pas à proprement parler une découverte mais simplement une indication qui peut être encourageante pour soutenir cette hypothèse. Un effet semblable à celui observé peut être causé par la proximité d'une autre planète distincte à coté. 

La découverte de la première exoplanète est-elle donc pour bientôt ? Peut-être. Mais il faudra encore attendre de nouvelles données pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. 


Source : article Une toute première exoplanète découverte à 8 000 années-lumière ? publié sur SciencePost le 4.10.2018.
article La première exolune (enfin) détectée à 8 000 années-lumière de la Terre ? publié le 4.10.2018 sur RTL.fr

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