Neuvième planète du Système solaire : la découverte est-elle pour bientôt ?

Alors que les découvertes d'exoplanètes se multiplient à un rythme toujours rapide, on en oublierait presque que notre propre système recèle lui aussi encore un certain nombre de grands mystères. Parmi ceux-ci se trouve la possibilité de l'existence de nouvelles planètes inconnues dans les régions lointaines au-delà de Neptune et de la Ceinture de Kuiper. 


Revenons dans un premier temps un peu en arrière. En dehors de la Terre, les cinq premières planètes que sont Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne sont visibles à l’œil nu et étaient donc connues des Hommes dès la plus lointaine Antiquité. Ce n'est que bien plus tard que fut découverte la septième planète, Uranus, le 13 mars 1781. Suite à la mise en évidence des irrégularités dans le mouvement de cette dernière, les astronomes, en s'appuyant sur les lois de la mécanique newtonienne, en déduisirent la présence d'une huitième planète encore plus lointaine. Neptune est ainsi découverte par Le Verrier et Galle le 23 septembre 1846. 

Dès lors, l'on continua à spéculer sur les objets qui pourraient se trouver au-delà. Cela conduisit au début du XXe siècle à la recherche de la planète X par Percival Lowell. Si la planète ne fut jamais découverte, elle permit néanmoins à Clyde Tombaugh de mettre au jour Pluton le 18 février 1930. Comme vous le savez, on considéra longtemps ce petit astre comme étant la neuvième planète du Système solaire, jusqu'à ce que la mise en évidence de la Ceinture de Kuiper n'oblige à reconsidérer ce statut. Après de nombreux et houleux débats, Pluton est reclassé au sein de la grande famille des objets transneptuniens en 2006. 

Ce sont justement certains de ces objets qui vont conduire à remettre sur la table l'hypothèse d'une nouvelle planète dans le Système solaire. En effet, alors que l'on découvre des objets transneptuniens de plus en plus gros et de plus en plus similaires à Pluton, l'un d'eux retient particulièrement l'attention. Nommé Sedna, il mesurerait environ 1 000 kilomètres de diamètre, accomplit une révolution autour du Soleil en plus de 12 000 ans et possède une orbite extrêmement elliptique -passant de 76 UA au plus près à quelques 950 UA au plus loin) et fortement inclinée. Depuis, une dizaine d'autres objets semblables furent découverts et contribuent à alimenter les interrogations.

Comment expliquer ces phénomènes ? Pour Michael Brown et Konstantin Batygin, l'hypothèse la plus probable est la présence d'une neuvième planète dans cette région et dont la force gravitationnelle pourrait engendrer ce genre d'orbites. Annoncée en janvier 2016 et malgré le fait qu'elle se fasse de plus en plus précise dans la communauté des astronomes, elle n'a pour le moment pas été découverte et demeure donc hypothétique. Cependant, le projet Next Generation Cosmic Microwave Background Experiment pourrait permettre d'avoir bientôt une solution au mystère. 

Scientifique sur ce projet, Gilbert Holder, cosmologiste de l'Université de l'Illinois (Etats-Unis) explique ainsi dans un article de Newsweek que la planète Neuf ne pourra plus se cacher lorsque les instruments auront été mis en route. L'idée est simple : si la planète existe, elle devrait laisser une trace millimétrique dans le spectre lumineux observé, entre les micro-ondes et l'infrarouge. 

Cette nouvelle initiative n'est pas la première à vouloir mettre la main sur cette hypothétique neuvième planète. L'an dernier avait ainsi été lancé le système Backyard World Planet 9 par la NASA qui permet à tout à chacun de regarder des images de portions du ciel pour tenter d'y saisir le déplacement d'un objet, dont pourquoi pas la planète Neuf qui pourrait se trouver déjà dans les banques de données sans avoir été identifiée. 

Rappelons enfin que l'observation d'une telle planète serait extrêmement difficile. En effet, à une si grande distance du Soleil, cette planète recevrait très peu de lumière et en refléterait donc très peu. De plus, les astronomes tablent sur une période orbitale qui durerait entre 10 000 et 20 000 ans, c'est-à-dire un mouvement dans le ciel extrêmement lent et très difficile à percevoir, même avec les meilleurs instruments disponibles aujourd'hui. 

Pour le moment, l'hypothèse a encore un bon consensus dans la communauté des astronomes et l'on peut imaginer que quelques années suffiront à prouver ou invalider son existence. Restera alors à lui trouver un nom. 

Proserpine (divinité romaine comme fille de Jupiter, femme de Pluton et reine des enfers), ça sonne bien, non 😉 ?

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ils auraient dû marcher sur la Lune...

Les prochains marcheurs lunaires !

Liste des astronautes lunaires du XXe siècle